Tuesday, December 9, 2008

Du plant de Tabac à la Cigarette

Le tabac appartient à la famille des Solanacées qui regroupe entre autres les pommes de terre, la tomate ou encore les aubergines. Cette plante rudérale, annuelle, originaire des Amériques aime les sols profonds, légers, mouillés et riches en sels minéraux. Le genre Nicotiana , auquel appartient le tabac, compte une cinquantaine d’espèces. Les principales étant Nicotiana Rustica, cultivée en Europe Orientale et autour du bassin méditerranéen, et Nicotiana Tabacum, aussi appelée tabac de Virginie.

Cultivés dans un premier temps en serre à partir de la graine jusqu’à atteindre une hauteur de 20 à 30 cm, les plants sont repiqués mécaniquement ou manuellement en pleine terre entre le mois de mars et le début de l’été. De développement relativement rapide, le tabac peut être cultivé dans la plupart des régions du globe, même celles aux longs hivers.

Les plants, pouvant atteindre jusqu’à 2m de haut, sont couronnés de fleurs. Celles-ci coupées, les feuilles – entre vingt et trente par pied - peuvent alors atteindre leur croissance optimale et accroître leur synthèse d’alcaloïdes dont le principal est la nicotine. Environ trois mois après le repiquage, vers la fin du mois de juillet, août, la décoloration des feuilles donne le signal de départ de la récolte. La technique variant d’une région à l’autre, d’une espèce à l’autre, selon le niveau de mécanisation,… Mais globalement on peut distinguer deux modes opératoires :
- ramassage au fur et à mesure du jaunissement des feuilles (cas du tabac Oriental)
- ramassage en un seul passage du pied en entier (cas du tabac Burley)

Les feuilles sont ensuite séchées, dépendamment de la variété, à l’air chaud (Virginie), à l’air naturel (Burley), au feu (Kentucky) ou au soleil (tabacs d’Orient). Puis elles sont classées par grade : taille des feuilles, coloration. Chaque catégorie est enfin emballée par balles avant d’être transportée vers les usines de transformation.

L'espèce Nicotiana Tabacum, représente plus de 90 % des tabacs produits dans le monde. Parmi eux, on retrouve les tabacs bruns qui sont utilisés dans la fabrication des cigares, des tabacs pour les pipes ou pour les cigarettes de goût français ; les variétés claires comme le Burley qui atteint plus de 40% de la production française et la composition Virginie qui est la variété la plus cultivée au monde et correspond à des tabacs blonds dits de goût américain. Elle représente en France plus de 50% de la production totale de tabac en feuilles. On note aussi les tabacs orientaux et les tabacs séchés à la fumée. Les principaux producteurs de tabac sont la Chine, l'Inde, le Brésil, les Etats-Unis, la Turquie, le Zimbabwe et le Malawi, qui totalisent plus de 80% de la production mondiale. La Chine, quant à elle produit plus de 30% de tabac à elle seule.

La cigarette est le principal débouché du tabac brut. Elle représente 90% des utilisations mondiales. Et pourtant elle ne fut que récemment inventée, vers 1850, et ne devint « produit de consommation courante » qu’au XXe siècle.

Définie comme une « petit boudin de tabac haché entouré d’une feuille de papier fin », la cigarette n’en suit pourtant pas moins un processus de fabrication très complexe.

A leur arrivée à l’usine de transformation, les feuilles de tabac sont humidifiées à la vapeur, battues et hachées en fines lamelles pour constituer le scaferlati. Puis, selon le goût souhaité, les différents crus sont harmonieusement dosés, réhumidifiés et aspergés d’agents bonificateurs (sauçage). La composition est à nouveau hachée en fines lamelles, séchée avant l’étape d’aromatisation (ou flavorisation) qui consiste en l’ajout d’additifs et autres agents de saveurs toujours selon le goût que l’on souhaite donné à la cigarette.

Le scaferlati prêt, il est déposé sur un fin papier que l’on encolle et auquel on ajoute le filtre. Enfin, la dernière étape est le conditionnement en paquets puis en cartouches.